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1Reçue à Grenoble, le 15 mars 1573. Répondue le 15 mars 1573.
2Monsieur, lon me vient de dire tout presentement que monsieur de
3Logières, qui commande en Vivaretz en labsence de monsieur
4le marechal de Dampville, se trouve assiegé en ung lieu nommé
5Villeneufve de Bert et que sil y avoit quelzques gens prestz
6qu’on luy peult envoyer pour luy donner secours, il trouveroit
7moyen de les faire entrer de quelque costé en ladite ville.
8Si cela est et que vous pensiez qu’une compaignie
9de gens de pied fut bastante pour ce faire, il en y a icy
10une qui vient d’arriver pour aller trouver mondit sieur le
11marechal, qui seroit à propos de faire cela en passant
12si vous le trouvez bon ; de quoy il ma semblé vous
13devoir advertir incontinant par la presente et par icelle
14vous dire que toutes les nouvelles que je scaiche pour cest
15heure, cest quil y a eu ces jours icy une escarmouche bien
16furieuse à La Rochelle où il y est demouré, que mortz que
17blessez, quelzques troys cens hommes tant dun costé que dautre.
18Mais pour cela, ilz ne laissent de parlamenter et a lon
19oppinion quil en reuscira quelque chose de bon au contentement
20et service du roy. Dieu vueille que cela se face, lequel je supplie
21après mestre en cest endroict bien humblement recommandé à votre
22bonne grace, quil vous doint,
23monsieur, en très bonne santé, longue et heureuse vye. De Lyon, le
24XIIIme mars 1573.
25Votre plus afeccionné à vous faire servise
26Mandelot
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[304v°] Brouillon de réponse de M. de Gordes à M. de Mandelot, Grenoble, le 15 mars 1573
29Monsieur, jay receu ce jourdui, envyron mydi, votre lettre du XIIIe et par icele
30veu comment une compagnie [ajouté en marge : de gens de pied] estoyt arrivée. Mays dès hier XIIIIe, le filz
31du cappitaine me vint trover pour luy deputer commissayre à conduyre
32ladite compagnie en Languedoc, ce que jay fayct. Mays dautant que il me
33fit entendre que vous aviés fayct passer la compagnie en Daulphiné où
34elle estoyt tenant les chemyns et que je ne scavoys rien de larrivée
35dicele, je vous suplie pour une autre foys se presentant semblable
36occasion, de men vouloyr donner advis car je y pourvoyeray de sorte que
37les gens de guerre, soyt de cheval ou de pied, troveront au partir
38de votre gouvernement commyssaire pour les conduyre là où il
39sera ordonné pour le service du roy et ne auront occasion de tenir
40les champs et sesiourner attendantz ma responce, et là où je nen
41seray adverti, je donneray tel ordre que toute la foule ne tombera poynt
42sus ceulx de ce gouvernement. Et quant à secourir mondit sieur de
43Laugières, je penssoys que vous eussiés esté adverti de la perte de Vile
44Neufve de Bertz y a long temps, car il y a pour le moings huict jours
45que ledit seigneur de Laugières se sauva et ne fut le secours quon preparoyt
46assés à temps pour regaigner ladite vile qu’est demourée en la puissance
47de ceulx de la nouvele oppinion. Je vous remercie des noveles quil
48vous a pleu me fayre part. Estant asseuré que de celes du Langue
49doc vous en estes adverti à toute heure, je ne vous feray ceste plus
50longue que pour me recommander humblement à vostre bonne grace.
51Monsieur je prie Dieu, etc, De Grenoble, le XVe de mars etc.